Carlo Roccela a le plaisir de vous annoncer la parution, aux éditions du Seuil,
de deux livres écrit en collaboration avec Anne Varichon :

"Être Sable" et "Être Caoutchouc".

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Qui n'a pas eu envie, un jour, face à la beauté d'un arbre au milieu d'une plaine, ou devant la majesté d'un orage qui va éclater, de dire simplement "merci" ?
Oui, mais merci à qui ? Gros problème, quand on est des solides matérialistes, agnostiques et laîques, de trouver les paroles pour exprimer la reconnaissance envers la richesse de ce qui nous est si généreusement offert par la nature, alors qu'on n'a rien fait pour, sinon exister.
Mais il y a peut-être une réponse.

Nous pouvons toujours offrir en retour un regard respectueux, attentionné, à ces matières qui nous servent et nous réjouissent, nous accompagnent, nous menacent parfois. Comme des compagnes de toujours, nous oublions trop souvent qu'elles sont là, fidèles, malgré notre avidité et notre égoïsme.
C'est un voyage passionné des cinq sens, mais aussi un voyage du sens au pays des matières premières que nous proposent Anne Varichon et Carlo Roccella dans cette collection.

Il y a entre l'homme et le caoutchouc une intimité récente, à peine deux siècles, mais qui, d'emblée, fut troublante.

Plus que toute autre matière, le caoutchouc accompagne nos existences. Étendu sur la toile des dirigeables, il nous a fait toucher le ciel, lové dans le ballon, il soulève les foules, tétine de biberon ou doigtier médical, il est là encore, lorsque nous sommes les plus vulnérables.
Mais quels que soient l'objet ou la fonction qu'il a su incarner, le caoutchouc a toujours conservé dans son odeur et son toucher quelque chose des moiteurs tropicales dont il est issu.
Quel est ce double étrange qui, transmigrant insensiblement du monde végétal au monde industriel a fini par sceller un pacte de chair avec l'humain ?

Les auteurs se sont attachés à dégager dans cet ouvrage, la beauté brute du caoutchouc, une connaissance exacte mais aussi sensuelle et poétique de ce qu'il est.
Ils racontent le voyage d'un être sauvage amené à fond de cale au coeur de la civilisation, domestiqué à l'issue d'une lutte impitoyable, puis conditionné, magnifié même dans les défis qu'on lui a demandé de relever.
Palpitant de mystère, riche d'une histoire aux pages parfois drôles mais le plus souvent dramatiques, voici racontée l'aventure d'un compagnon discret mais prodigue. Et combien ! Car loin de demeurer un camarade de jeu, un complice de plaisir ou encore un collègue de travail, le caoutchouc a su faire germer chez l'homme le désir du pire et du meilleur.

Etre sable, c'est boire le sang de l'arène et la rosée du désert. Etre sable, c'est avaler l'aventurier égaré dans un marais et désespérer l'homme qui titube dans les dunes.
Mais être sable, c'est aussi souffler avec le verrier, préserver les momies, voyager avec le cheminot, se mouler dans l'imaginaire de l'enfant, révéler les augures, offrir au géologue une maquette animée de la Terre, égrainer le flux des heures.
Et puis guérir ceux qui ont perdu le sens de la beauté du monde.
Etre sable, c'est être à la fois étendue infinie et grain solitaire ; parcelle d'univers en errance et fragment de quartz intraitable, outil modeste aux performances inépuisables et particule rebelle qui fait capoter les projets les mieux élaborés.
Il y a de l'humain, de l'effroi, de l'émotion et de l'humour, à bien y regarder, dans ce sable-là.

Cet ouvrage fait appel aux traditions des quatre parties du globe comme aux observations des scientifiques, aux récits des explorateurs, aux paroles amoureuses des maçons et des marins. Il vous emmène sur les traces du sable immémorial et du sable quotidien.